
Et si la véritable arme des conflits contemporains n’était ni militaire ni technologique, mais financière ?
Des réseaux de paiement aux systèmes de règlement interbancaire, la circulation de l’argent est devenue un terrain stratégique à part entière. Longtemps considérées comme de simples infrastructures techniques, ces architectures invisibles structurent aujourd’hui les rapports de force internationaux et conditionnent l’efficacité des sanctions économiques.
C’est à cette réalité encore largement méconnue que s’intéresse Julien Pincet, Responsable de la recherche du projet Géofinance de l’Institut Louis Bachelier, dans un article consacré à l’arsenalisation des systèmes de paiement mondiaux. Cette analyse s’inscrit dans le prolongement du numéro n°31 (septembre 2024) de la collection Opinions & Débats, « Géofinance, l’imbrication de la finance et de la géopolitique », co-écrit avec André Lévy-Lang, Président de l’Institut Louis Bachelier.
L’article analyse en profondeur un phénomène central des rapports de force contemporains : l’arsenalisation des infrastructures financières, et en particulier des systèmes de paiement et de messagerie interbancaire. Longtemps perçues comme des outils purement techniques, ces infrastructures sont devenues des instruments stratégiques majeurs dans un contexte de tensions géopolitiques accrues.
SWIFT, Fedwire, CHIPS ou encore les réseaux de cartes bancaires occupent une place clé dans la circulation mondiale des flux financiers. Leur contrôle – direct ou indirect – confère aux États-Unis et à l’Union européenne un pouvoir considérable, notamment à travers l’application de sanctions financières extraterritoriales. L’exclusion de certaines banques iraniennes en 2012, puis russes à partir de 2022, illustre de manière frappante cette dimension géofinancière.
Face à cette domination, de nombreux pays cherchent à renforcer leur autonomie financière. L’article de Julien Pincet dresse un panorama précis de ces contre-mouvements :
Ces dynamiques dessinent progressivement un monde multipolaire des paiements, marqué par la montée en puissance des règlements en monnaies locales, des infrastructures régionales et, plus récemment, des cryptomonnaies et stablecoins.
Lire l'article complet sur le site web de la Caisse des Dépots : https://www.caissedesdepots.fr/eclairage/blog/articles/geofinance-des-infrastructures-de-paiement
Comme le souligne l’Opinions & Débats n°31, la combinaison d’un contexte géopolitique de plus en plus conflictuel et d’une finance mondialisée héritée des vagues de dérégulation des années 1980 fait émerger une nouvelle discipline : la Géofinance.
Ce champ de recherche analyse l’imbrication étroite entre rapports de puissance, sanctions économiques, domination monétaire – notamment du dollar – et innovations financières.
Créé début 2024 par l’Institut Louis Bachelier, le programme de recherche Géofinance a vocation à fédérer chercheurs, entreprises et institutions autour de ces enjeux majeurs. Ce numéro d’Opinions & Débats, tout comme l’article de Julien Pincet, en constitue une brique structurante.
👉 Pour aller plus loin, retrouvez l’intégralité du numéro « Géofinance, l’imbrication de la finance et de la géopolitique » – Opinions & Débats n°31 (septembre 2024), écrit par André Lévy-Lang et Julien Pincet, ainsi que les autres publications de la collection Opinions & Débats sur le site de l’Institut Louis Bachelier : https://www.institutlouisbachelier.org/au-programme/opinions-debats