La pandémie de la Covid-19 continue malheureusement de sévir dans le monde. Depuis plus d’un an, ce virus, au départ inconnu, a contaminé plus de 130 millions de personnes dont plus de 3 millions ont péri. Et l’Europe est la deuxième zone la plus affectée. Avec l’apparition de variants du virus plus contagieux et virulents, la sortie de crise est retardée et ne pourra voir le jour qu’après une vaccination massive des populations. Sur ce point, l’Europe affiche un retard de quelques mois, obligeant certains pays dont la France à adopter des mesures de restrictions supplémentaires pour freiner la circulation du virus.

Au-delà de ce constat préoccupant sur le plan sanitaire, l’économie, qui reste l’un des piliers de nos sociétés modernes et la base de la création de richesse, montre des visages contrastés. Les pertes sont importantes et de nombreux secteurs auront du mal à se relever, en dépit du soutien prononcé des pouvoirs publics. Certains disparaîtront, d’autres devront se réinventer et sans cesse innover pour se maintenir. L’équilibre sera délicat à trouver, les continents américain, européen et asiatique joueront chacun leur partition ce qui constitue déjà une des problématiques à intégrer avant même la sortie de crise.

Pour réussir à en sortir par le haut, la mobilisation de la recherche académique est plus que jamais utile et nécessaire pour accompagner et orienter les pouvoirs publics dans leurs difficiles arbitrages. Depuis le début de la pandémie, de
nombreux chercheurs du réseau de l’Institut Louis Bachelier (ILB) contribuent aux réflexions au sein de groupes de travail dédiés ou d’instances gouvernementales ou européennes.

En outre, la dernière édition du Forum International des Risques Financiers (Financial Risk International Forum), que nous avons organisée, a permis à plusieurs dizaines de chercheurs internationaux en économie et finance de présenter leurs travaux sur la Covid-19 et d’en tirer des enseignements précieux.

Cette nouvelle édition des Cahiers Louis Bachelier traite justement de la situation économique actuelle et présente des résultats de recherche des plus intéressants. Ainsi, le premier article revient sur certains moments marquants de cette conférence de haut rang. Le deuxième texte donne la parole à Christian Gollier, éminent chercheur en économie et finance, qui livre sa vision de la crise actuelle et notamment des pistes sur les stratégies vaccinales pour y remédier. Le troisième article aborde des travaux, co-réalisés par Laurence Scialom, sur la supervision bancaire, qui doit être étendue pour prendre en compte les risques extrêmes que représentent les pandémies et le réchauffement climatique. Enfin, le dernier article traite du débat des aides de l’État assorties à des contraintes écologiques lorsque des entreprises sont sauvegardées grâce à l’argent public.

Bonne lecture !

Jean-Michel Beacco,
Délégué général de l’Institut Louis Bachelier