La désindustrialisation : quel avenir pour l'industrie en France ?

Auteurs
  • AYARI Souhir
  • CORIAT Benjamin
  • MIOTTI Egidio luis
  • JENNEQUIN Hugues
  • LEVRATTO Nadine
  • MOUHOUD El mouhoub
Date de publication
2018
Type de publication
Thèse
Résumé La France fait partie des pays les plus touchés et menacés par la désindustrialisation. Les indicateurs économiques montrent d’importants changements de la structure économique de l’économie française depuis de nombreuses années. La diminution de l’emploi industriel français est incontestable. L’industrie manufacturière connait une forte baisse du nombre d’employés depuis 1974 (2 380 967 emplois perdus) et un déclin de sa part dans la valeur ajoutée globale (11,38% en 2016 contre 22,4% en 1970). Pour ces raisons, l’objectif de cette thèse est de déterminer les facteurs explicatifs de ce phénomène, d’étudier le rôle de l’innovation dans la désindustrialisation française et d’examiner l’impact réel et net de la délocalisation sur la baisse de l’emploi dans l’industrie manufacturière.Les déterminants de la désindustrialisation de l’industrie manufacturière française sont analysés à partir des données en panel en deux sous-périodes (avant crise et après crise).Notre échantillon est composé de 9364 entreprises observées sur la période 2000-2015. Les résultats des deux estimations (avant crise et après crise) confirment un impact négatif des coûts salariaux, de la productivité, des taux d’exportations, de la taille et de l’âge de l’entreprise sur l’emploi dans l’industrie manufacturière. Le taux de sous-traitance était non significatif avant la crise et il n’expliquait, donc, pas la variation de l’emploi de notre modèle.Cependant, après crise cette variable est devenue très significative (1%) et corrélée négativement avec la variation de l’emploi.Dans une deuxième étude, l’estimation d’un modèle CDM montre que l’innovation de produit a un impact positif et significatif sur l’emploi industriel. Cependant, l’innovation de procédé semble agir négativement sur l’évolution de l’emploi. Les entreprises qui réussissent des innovations procédés sont plus susceptibles à supprimer des emplois.Dans la dernière partie de la thèse, l’estimateur d’appariement sur le score de propension est appliqué pour mesurer l’impact réel net de la délocalisation sur la baisse de l’emploi et pour déterminer les caractéristiques des entreprises qui délocalisent le plus à partir d’un échantillon de 2270 entreprises appartenant à l’industrie manufacturière. Les résultats de cette estimation montrent que la délocalisation contribue plus à la baisse de l’emploi industriel après la crise de 2008. Entre 2002-2007, l’impact net de la délocalisation sur l’emploi est de 18 postes perdus en moyenne par entreprise. En revanche, cet impact est devenu beaucoup plus important dans la seconde période (2008-2014) avec 30 postes supprimés en moyenne par entreprise, soit une hausse de près de 67% de la contribution de la délocalisation à la suppression des emplois industriels au sein des entreprises. Les entreprises qui délocalisent le plus sont des entreprises : exportatrices, plus âgées, de grande taille, innovantes, elles appartiennent plus souvent aux secteurs automobiles et des biens d’équipement, elles ont des activités de R&D en coopération avec des entités européennes, indiennes ou chinoise.Concernant les motivations à la délocalisation, les entreprises qui délocalisent le plus sont celles qui sont à la recherche des salaires relativement plus faibles, une imposition et une réglementation plus avantageuses, de se rapprocher de marchés dynamiques et porteurs….
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