Sociologie d’une case à cocher : penser les (dé)limitations des possibles professionnels et compensatoires des anciens « étudiants handicapés » à travers l’analyse de leurs recours à la RQTH.

Auteurs
  • SEGON Michael
  • MARCELLINI Anne
  • QUENSON Emmanuel
  • FRETIGNE Cedric
  • LE ROUX Nathalie
  • REVILLARD Anne
  • ZAFFRAN Joel
Date de publication
2017
Type de publication
Thèse
Résumé Cette thèse sur publications s’intéresse aux transitions vers l’emploi des jeunes vivant avec des limitations de capacités qui, en ayant demandé et obtenu des aménagements pendant leurs études universitaires, ont été reconnus comme des « étudiants handicapés ». L’analyse sociologique porte sur les enjeux, durant cette période, du recours à la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) : que se passe-t-il quand il s’agit de choisir de cocher ou non cette « case » dans le « formulaire de demande(s) » de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) ? Cette recherche mobilise des données de diverses natures (exploitation secondaire d’une enquête statistique, récits d’insertion et enquête nationale ad-hoc) recueillies par étapes successives.Les formes de (non-)recours à la RQTH lors de ces transitions vers l’emploi nous ont semblé éclairer d’un jour nouveau les influences des politiques publiques de compensation du handicap sur les parcours et les subjectivités des individus. Il s’agissait de mener une sociologie de la « réception des politiques du handicap » (Revillard, 2017) et de comprendre les effets de celle-ci sur les « rapports à la vie professionnelle » (Longo, 2011). Comment les possibles professionnels » et les possibles compensatoires » s’articulent-ils ? À partir d’un raisonnement par idéaux-types, nous avons élaboré quatre profils de « navigateurs ». La métaphore nautique permet de représenter les individus face à leurs horizons professionnels.Nos résultats soutiennent d’abord l’idée d’un caractère inégalitaire des politiques publiques de compensation du handicap qui demandent des prérequis identitaires diversement distribués dans la population étudiée. Ensuite, on y décèle un paradoxe puisque les politiques semblent finalement avoir des « prises » plus significatives chez les individus qui ne s’y reconnaissent pas. Nous considérons qu’il y a là un décalage entre l’« esprit » des politiques du handicap et les conceptions du handicap entretenues par certains jeunes vivant avec des limitations de capacités.
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