Que peut-on attendre de la liberalisation des échanges agricoles entre le Maroc et l'Union européenne ?

Auteurs
Date de publication
2012
Type de publication
Thèse
Résumé Cette thèse analyse l’accès aux marchés européen et marocain de produits agricoles pour mieux apprécier les effets de la libéralisation des échanges agricoles. Elle propose une approche désagrégée et globale des déterminants des échanges commerciaux à travers une modélisation gravitaire. Le premier chapitre pose le débat et controverses que suscite la libéralisation des échanges agricoles, dans le cadre des accords d’association entre le Maroc et l’UE. Il revient sur les deux sous-secteurs qui représentent les enjeux de l’ouverture : le sous-secteur des fruits et légumes et le sous-secteur de la céréaliculture. Le second revient sur l’approche retenue pour mesurer l’accès aux marchés européen et marocain. Il examine la littérature théorique et empirique autour des modèles de gravité. Le troisième présente la base de données des niveaux de protection du marché européen de fruits et légumes, par produit et par partenaire commercial. Elle a été construite pour intégrer l’ensemble des obstacles aux échanges. Le quatrième mesure l’impact de la libéralisation des échanges agricoles sur, d’une part, les importations de fruits et légumes de l’UE, et d’autre part les importations marocaines de céréales. La méthodologie de l’effet frontière a été mobilisée pour étudier l’impact des autres barrières au commerce, une fois la distance et les des droits de douane contrôlés. Nos résultats suggèrent que l’accès au marché ne dépend pas seulement de l’influence des droits de douane. D’autres obstacles au commerce, comme les barrières non tarifaires, peuvent également limiter l’accès au marché. S’agissant du Maroc, nos résultats montrent que la libéralisation des échanges aurait des effets limités sur les importations de l’UE de fruits et légumes en provenance du Maroc et sur les importations de ce dernier en produits céréaliers. D’un côté, les importations de l’UE en provenance du Maroc sont sensibles aux droits de douane comparativement aux autres barrières commerciales. La libéralisation des échanges au sein de la filière aura donc un impact positif sur les exportations marocaines de fruits et légumes. Toutefois, cet effet serait limité puisque d’autres obstacles au commerce subsistent, une fois la distance et les droits de douane contrôlés. D’un autre côté, les importations marocaines de céréales sont peu sensibles aux élasticités de droits de douane. En revanche, les barrières non tarifaires semblent avoir un impact négatif sur les importations marocaines de céréales. Au total, l’impact d’une libéralisation potentielle des échanges agricoles s’avère limité.
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