Peut-on prendre le risque de la capitalisation ?

Résumé L'objet de cette thèse est l'évaluation des risques de trajectoire, de liquidation et de longévité associés à la capitalisation. Après un premier chapitre procédant à une revue de la littérature, le chapitre 2, essentiellement historique, est consacré au calcul des taux de remplacement qu'aurait pu procurer la capitalisation de 1900 à 2003. Nous montrons que la réduction du risque apportée par la diversification est faible et très coûteuse (en termes de taux de remplacement). Le chapitre 3 est consacré à l'évaluation du risque de trajectoire - mesuré par la probabilité que le taux de remplacement tombe en dessous d'un certain seuil - par la méthode du Bootstrap paramétrique. Nous évaluons la probabilité d'atteindre ces taux de remplacement seuils, ainsi que le taux d'épargne requis pour les atteindre avec une probabilité donnée. Le taux de remplacement minimum imposé par la loi Fillon est hors d'atteinte avec la capitalisation et les taux de cotisations actuels. Les avantages du système multi-piliers sont assez limités. Le principal d'entre eux est la réduction des risques extrêmes. Nous montrons également que la probabilité de ne pas atteindre, avec la capitalisation, le taux de remplacement garanti par la répartition augmente avec la durée de cotisation. Dans le chapitre 4, nous comparons différentes stratégies de retraits programmés à une rente viagère. Une approche rendement/risque est retenue où le rendement correspond aux annuités espérées et legs éventuels et où le risque est mesuré par la probabilité de ne pas obtenir un certain niveau de pension. Nous mettons en évidence que ce risque peut être très élevé, quelle que soit la stratégie de prélèvement. Aucune stratégie alternative de distribution ne permet de compenser les risques liés à la phase d'accumulation du capital.