Corporate governance and firm performance : the sustainability equation?gouvernance et performance d'entreprise : quelle equation de durabilite ?

Auteurs Date de publication
2015
Type de publication
Thèse
Résumé Afin d'atteindre une croissance durable et de répondre aux pressions externes (réglementation, société), les entreprises prennent de plus en plus fréquemment en compte leurs externalités sociales et environnementales dans le processus de décision, à travers le développement de leur politique de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). La gouvernance d'entreprise apparaît ici comme un moyen d'intégrer les objectifs des actionnaires et des parties prenantes. La gouvernance d'entreprise est-elle un médiateur stratégique entre les objectifs de RSE et la performance des entreprises ? La gouvernance d'entreprise est-elle une pierre angulaire de l'engagement des entreprises en matière de RSE ? Cette thèse fournit des preuves théoriques et empiriques dans le cas français où la gouvernance d'entreprise est définie comme un modèle hybride entre le modèle actionnarial et le modèle des parties prenantes. Après avoir introduit la thèse, les chapitres 2 et 3 étudient le lien entre les objectifs de l'entreprise et sa performance. A partir d'une enquête nationale de l'INSEE sur le développement durable, le chapitre 2 montre comment les motivations des entreprises (défensives, pro-sociales ou stratégiques) sont un déterminant clé de leur conscience sociale, sociétale et environnementale de la RSE. En particulier, les entreprises qui mettent en œuvre une RSE stratégique s'engagent davantage sur les questions liées à leurs parties prenantes stratégiques. Les motivations liées à la RSE peuvent donc servir de médiateur à la relation entre l'engagement envers la RSE et la performance financière. En intégrant les objectifs de l'entreprise, le processus décisionnel au sommet est dirigé par le conseil d'administration. Le chapitre 3 démontre théoriquement comment la composition du conseil d'administration peut affecter les résultats de l'entreprise. En particulier, le modèle détermine le fonctionnement optimal du conseil (surveillance ou conseil) en fonction du coût et de l'avantage relatifs de l'expertise et de l'indépendance du conseil. Après avoir souligné que la composition du conseil d'administration est un déterminant clé de l'efficacité de la gouvernance, les trois derniers chapitres explorent comment la gouvernance d'entreprise, et en particulier la composition du conseil d'administration, peut répondre à certaines exigences de RSE des actionnaires, des parties prenantes et de la société et affecter les résultats de l'entreprise. Ces chapitres s'appuient sur des études empiriques basées sur des entreprises cotées (SBF120) sur la période 2006-2014. Le chapitre 4 étudie le lien entre les administrateurs indépendants et la performance opérationnelle afin d'évaluer leur efficacité. L'indépendance des administrateurs est en effet généralement considérée comme une réponse aux demandes des actionnaires pour réduire les conflits d'intérêts avec le management. Nous montrons qu'en France, les administrateurs indépendants sont mieux sélectionnés que les administrateurs affiliés en termes de capacité intrinsèque mais souffrent d'un déficit informationnel. Cependant, ce déficit peut être réduit par l'expertise sectorielle et/ou les relations sociales. Le chapitre 5 étudie, du point de vue des actionnaires et des parties prenantes, comment la composition du conseil d'administration est liée à l'engagement RSE. Nous montrons que l'engagement dans la RSE est motivé par la réduction des conflits avec les parties prenantes plutôt que par la création de bénéfices privés pour les dirigeants. La représentation des parties prenantes au sein du conseil d'administration peut donc affecter l'investissement dans les différentes questions de RSE. Le chapitre 6 analyse comment les entreprises se conforment au quota français de femmes dans les conseils d'administration en 2014. Le quota a effectivement permis de briser le plafond de verre auquel étaient confrontées les femmes cadres et d'augmenter le nombre de femmes sur le marché du travail des administrateurs. Cependant, les femmes administrateurs gagnent 6% de moins en honoraires que leurs homologues masculins, un tiers en raison de leurs caractéristiques (âge, expertise, titularisation.) et deux tiers en raison de leurs positions (comités) au sein de la salle du conseil. Les femmes administrateurs ont donc connu un plafond de verre intérieur qui peut compromettre les effets positifs attendus de la diversité du conseil sur la politique et les performances de l'entreprise. En conclusion, la discussion fournit les principales nouvelles perspectives et pistes de recherche ouvertes par cette thèse. Elle attire l'attention sur le rôle de la gouvernance d'entreprise dans le développement de la RSE et sur les applications possibles en termes de politique publique et de réglementation.
Thématiques de la publication
Thématiques détectées par scanR à partir des publications retrouvées. Pour plus d’informations, voir https://scanr.enseignementsup-recherche.gouv.fr