Équité intergénérationnelle en cas de changement climatique catastrophique.

Auteurs
Date de publication
2015
Type de publication
poster
Résumé Le changement climatique soulève la question de l'équité intergénérationnelle, car les catastrophes peuvent affecter injustement certaines générations. Comme le changement climatique menace d'avoir des impacts irréversibles et dangereux (GIEC, 2014), pouvant conduire à un effondrement économique, le compromis n'est plus entre la consommation actuelle et la consommation future, mais entre la consommation actuelle et l'extinction future possible de la civilisation (Weitzman, 2009). Cet article vise à identifier les politiques publiques susceptibles de réduire l'injustice et de trouver un compromis entre les générations actuelles et futures lorsque l'impact potentiel d'un changement climatique catastrophique sur l'économie est pris en compte. Il explore l'impact de l'aversion pour l'inégalité et l'impact des attitudes envers la taille de la population sur la politique climatique optimale lorsque ce risque catastrophique est pris en compte. Nous utilisons un modèle d'évaluation intégré qui simule l'évolution conjointe future de l'économie et du climat. Le modèle Response est un modèle d'optimisation dynamique (Pottier et al., 2015), qui s'inscrit dans la tradition des modèles d'évaluation intégrée compacts tels que DICE. Il combine un module macroéconomique de type Ramsey et un module climatique, et peut être utilisé pour déterminer l'objectif climatique optimal en comparant les coûts d'atténuation et les dommages climatiques évités. Nous prenons en compte le risque d'extinction dû au changement climatique, d'abord en supposant une probabilité exogène d'extinction, puis en supposant une probabilité d'extinction qui dépend de la température et du niveau de production économique. Nous supposons que les États du monde où les gens sont riches feront preuve d'une meilleure résistance aux dommages climatiques et seront donc confrontés à une probabilité d'extinction plus faible pour un niveau donné de dommages climatiques. Les modèles d'évaluation intégrée peuvent révéler les implications politiques de divers choix normatifs grâce à l'utilisation de fonctions de bien-être social. Idéalement, les critères de bien-être social devraient (i) tenir compte de l'aversion pour l'inégalité (ils devraient donc différer du critère utilitaire, qui ne tient pas compte de la distribution des utilités), (ii) satisfaire au principe de Pareto (c'est-à-dire qu'ils devraient tenir compte des préférences des individus) et (iii) être séparables (c'est-à-dire que la situation des générations passées ne devrait pas avoir d'incidence sur l'évaluation). L'" Expected Prioritarian Equally Distributed Equivalent " (Fleurbaey et Zuber, 2014) tient compte de l'aversion pour l'inégalité du planificateur social et respecte une forme faible de Pareto, mais n'est pas séparable en cas de perspectives risquées (mais nous ne tiendrons pas compte des générations passées dans notre analyse). Ce critère inclut un niveau critique de consommation qui peut être interprété comme le niveau de subsistance. Afin de révéler l'impact de l'aversion pour l'inégalité sur la politique climatique optimale, nous considérons différentes fonctions isoélastiques φ, qui traduisent l'aversion pour l'inégalité du planificateur social, et différentes fonctions isoélastiques u, qui traduisent l'aversion pour le risque du planificateur social. L'aversion pour l'inégalité concerne ici la consommation moyenne par individu au temps t. Des résultats préliminaires utilisant Response dans le cas certain (sans risque d'extinction), et utilisant le critère utilitaire actualisé standard, montrent que la politique optimale (c'est-à-dire le moment de l'abattement optimal) est identique pour des taux d'actualisation égaux r = ρ + ηg, quelles que soient les valeurs du taux de préférence temporelle pure ρ et du degré d'aversion pour l'inégalité η. Dans le cas risqué, le degré d'aversion pour l'inégalité a un impact significatif sur la politique climatique optimale. Afin de révéler l'impact des attitudes envers la taille de la population N (qui se réfère au nombre total d'individus dans toutes les générations), le bien-être est pondéré par la taille de la population à travers αN, qui est une suite croissante bornée de N. Dans ce cas, le critère donne la priorité aux grandes populations.
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