L'impulsivité et la prise en compte des conséquences futures comme modérateurs de l'association entre l'alimentation émotionnelle et le statut pondéral.

Auteurs
  • BENARD Marc
  • BELLISLE France
  • ETILE Fabrice
  • REACH Gerard
  • KESSE GUYOT Emmanuelle
  • HERCBERG Serge
  • PENEAU Sandrine
Date de publication
2018
Type de publication
Article de journal
Résumé Contexte : L'alimentation émotionnelle se caractérise par une surconsommation de nourriture en réponse à des émotions négatives et est associée à une augmentation du poids. La prise en compte des conséquences futures (CFC) ou un faible niveau d'impulsivité pourraient influencer l'association entre l'alimentation émotionnelle et le statut pondéral. L'objectif était d'analyser l'influence modératrice de la CFC et de l'impulsivité sur la relation entre l'EmE et l'IMC. Méthodes : Au total, 9974 hommes et 39 797 femmes de l'étude de cohorte NutriNet-Sante ont rempli le questionnaire révisé en 21 points sur l'alimentation à trois facteurs pour évaluer leur EME, le questionnaire des PPC (PPC-12) pour évaluer leur niveau de perspective temporelle et l'échelle d'impulsivité de Barratt (BIS-11) pour évaluer leur impulsivité. Le poids et la taille ont été autodéclarés chaque année au cours d'un suivi médian de 5,3 ans. Les associations entre l'EmE et les mesures répétées de l'IMC ont été estimées par des modèles de régression linéaire multiple à effets mixtes stratifiés par sexe, tertiles de la CFC ou tertiles de la BIS-11, en tenant compte des facteurs sociodémographiques et du mode de vie. Résultats : Dans l'ensemble, l'EmE était positivement associé à l'IMC. La CFC et l'impulsivité n'ont pas modéré l'effet de l'EME sur les changements d'IMC par an, mais ont modéré quantitativement l'effet de l'EME sur l'IMC global. Chez les femmes, la force de l'association entre l'EmE et le statut pondéral augmentait avec le niveau de CFC. La différence de pente de l'IMC entre un niveau faible et un niveau élevé de CFC était de - 0,43 kg/m(2) (IC 95 % : -0,55, - 0,30) (p < 0,0001). En outre, la force de l'association entre l'alimentation émotionnelle et le statut pondéral augmentait avec le niveau d'impulsivité. La différence de pente de l'IMC entre un niveau faible et un niveau élevé d'impulsivité était de + 0,37 kg/m(2) (IC 95 % : 0,24, 0,51) (p < 0,0001). Chez les hommes, seuls les individus ayant un faible CFC présentaient une association plus forte de l'EME avec l'IMC. Conclusions : L'impulsivité et la prise en compte des conséquences futures ont modéré l'association entre l'alimentation émotionnelle et le statut pondéral. Cette étude souligne l'importance de prendre en compte les traits psychologiques dans la prévention de l'obésité.
Éditeur
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