« Dômes de chaleur » dans l’ouest canadien, ainsi qu’au Maghreb et dans la péninsule Ibérique ; inondations torrentielles en Europe (Allemagne, Belgique, Pays-Bas…) : l’actualité récente nous rappelle au caractère destructeur, sur le plan humain et matériel, de ces événements météorologiques extrêmes.
Si les liens entre tel ou tel phénomène particulier et le dérèglement climatique ne sont pas formellement établis, il est aujourd’hui clair que ce dérèglement global, lié à l’accumulation dans l’atmosphère de gaz à effet de serre (GES), augmente la fréquence de ces phénomènes extrêmes.
Aussi ces événements récents nous rappellent à l’urgence d’agir pour réduire les émissions et adapter nos sociétés à ce nouveau régime climatique, caractérisé par une plus grande incertitude. Parmi les actions récentes, on peut mentionner l’ambitieux plan présenté, le 14 juillet dernier, par la Commission européenne pour réduire fortement les émissions de GES d’ici à 2030, avec notamment un renforcement du marché du carbone et une taxe carbone aux frontières de l’Union Européenne. Deux jours plus tard, la Chine a officiellement lancé sa bourse des quotas de CO2, qui deviendra – en volume – la première au monde.
Au-delà des promesses politiques et de l’implication grandissante des entreprises dans ce qui s’apparente au « combat du siècle », la recherche scientifique doit être au coeur des discussions et faire entendre sa voix. À ce titre, les chercheurs de la chaire Finance et Développement Durable (FDD) et de l’initiative de recherche Laboratoire de Finance des Marchés de l’Energie (FiME), travaillent, depuis 15 ans, sur les sujets liés à la transition énergétique et écologique.
Ces travaux scientifiques mobilisent à la fois des chercheurs académiques et des ingénieurs. Ce mode d’interaction original crée une forte émulation pour trouver des solutions innovantes et opérationnelles aux problèmes posés par la crise climatique.
Dans cette nouvelle édition des Cahiers Louis Bachelier, vous trouverez ainsi un aperçu des recherches effectuées dans ces deux programmes de recherche d’excellence.
Dans le premier article, les politiques optimales sur le marché du carbone sont analysées, à la suite de travaux menés par René Aïd. Dans le deuxième texte, les marchés infra-journaliers de l’électricité sont étudiés par Laura Tinsi.
Ensuite, ce sont l’intégration et l’optimisation des énergies renouvelables dans un système électrique décentralisé, qui font l’objet de travaux novateurs de Nadia Oudjane.
Le quatrième texte donne la parole à Joseph Mikael, un expert en Intelligence Artificielle et en machine learning, qui livre son point de vue sur le développement grandissant de ces technologies en finance des marchés de l’énergie.
Puis, c’est au tour de Peter Tankov de dévoiler les avancées de la recherche en finance verte et durable, une discipline ô combien importante pour orienter les flux financiers en faveur de la transition écologique.
Enfin, le dernier article aborde des travaux de Jean-Michel Lasry, éminent mathématicien et économiste, sur les effets du stockage sur la dynamique des prix du pétrole.

Bonne lecture !

Clémence Alasseur,
Ingénieure-chercheuse et responsable de l’équipe gestion des risques marchés et valorisation (département Osiris)
chez EDF R&D

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Olivier Féron,
Ingénieur-chercheur chez EDF R&D, directeur du Laboratoire FiME