Comme chaque année, l’Institut Français des relations internationales (Ifri) rédige un ouvrage de référence pour décrypter les thématiques qui domineront l’année 2017 dans le monde : Ramses 2017 (rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies) est disponible en librairie ce mercredi 7 septembre.

Cette 35ème édition comprend entre autres une analyse sur les risques de crise financière, rédigée par André Lévy-Lang, membre du conseil d’administration de l’Ifri et président de l’Institut Louis Bachelier (ILB).

L’économie mondiale panse encore ses plaies de 2008

La crise financière – causant notamment la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008 – a mis en péril l’économie mondiale, qui reste toujours en convalescence.

Dans sa contribution au Ramses 2017, André Lévy-Lang constate deux évolutions majeures depuis l’éclatement de cette crise d’une ampleur sans précédent depuis 1929.

La première concerne « le renforcement considérable des règlementations financières (principalement banques et assurances », tandis que la seconde implique « des taux d’intérêt très bas, voire négatifs, pour le dollar et l’euro, et un gonflement massif des bilans de la Fed et de la BCE ».

Les risques de bulles évoluent mais persistent

Après ce constat, André Lévy-Lang poursuit son analyse en expliquant les risques de bulles financières, qui menacent l’économie mondiale.

Pour le président de l’ILB, « une bulle obligataire » pourrait éclater en raison des politiques de taux bas menées par la Fed et la BCE, même si ce scénario est pour l’instant peu probable.

Par ailleurs, « une bulle du crédit intérieur chinois » plane sur l’Empire du Milieu. Celle-ci a été engendrée par un accroissement de la dette publique et privée (entreprises et ménages) : « Le dégonflement de la bulle chinoise pourrait être mal contrôlé par le pouvoir central, le résultat dépendant de la capacité de gestion de ce dernier », souligne-t-il.

Des risques secondaires à surveiller

Outre ces deux bulles, des incertitudes demeurent sur « une nouvelle crise de la zone euro », qui pourrait être provoquée par « la faiblesse, voire l’absence de progression dans l’intégration européenne » et une monnaie unique toujours « incomplète ».

De plus, « le risque de guerre des monnaies » n’est pas à exclure entre les différentes zones monétaires en cas de turbulences sur la croissance.

Dans sa conclusion, André Lévy-Lang insiste sur le fait « qu’une crise politique et économique serait plus grave que la crise financière de 2008 ».