BAKALOGLOU Salome

La réduction de la consommation énergétique du secteur résidentiel est un enjeu majeur dans le cadre de la transition énergétique et de la lutte contre le changement climatique. Cependant, malgré la mise en œuvre de plusieurs politiques publiques dédiées, la consommation énergétique du secteur a à peine diminué en France. A travers quatre articles empiriques, cette thèse vise à identifier certains des obstacles à la diminution de la consommation énergétique du secteur résidentiel français en mettant l'accent sur le rôle des déterminants individuels. Dans le premier chapitre, nous souhaitons contribuer à la littérature sur les obstacles à l'investissement dans l'efficacité énergétique (Sutherland, 1991) et sur le " fossé de l'efficacité énergétique " (Jaffe et Stavins, 1994). Nous utilisons la méthodologie de l'expérience de choix discret pour évaluer le rôle du risque perçu et de l'incertitude sur la qualité de la rénovation et le prix de l'énergie comme barrière à la décision de rénovation énergétique. Dans le deuxième chapitre, nous apportons une contribution empirique sur le rôle des préférences individuelles en matière de confort, des autres déterminants individuels et de la performance énergétique des logements pour expliquer la consommation d'énergie. Dans le troisième chapitre, nous étudions l'écart de performance énergétique (écart entre la consommation d'énergie théorique et réelle au niveau du logement) et ses déterminants en utilisant la régression quantile. Enfin, dans le quatrième chapitre, nous testons l'hypothèse de l'existence d'un effet rebond pour la consommation d'énergie de chauffage en France.

La réduction de la consommation énergétique du secteur résidentiel constitue un enjeu majeur dans un contexte de transition énergétique et de lutte contre le changement climatique. Pourtant, malgré les politiques publiques en place, la consommation énergétique sectorielle française peine à baisser. À travers quatre essais empiriques, cette thèse s’intéresse aux obstacles à la baisse des consommations énergétiques dans le secteur résidentiel français en se focalisant sur le rôle des facteurs individuels. Dans le premier chapitre, qui s’inscrit dans la littérature sur le les barrières à l’investissement en efficacité énergétique et le « paradoxe énergétique » (Jaffe and Stavins, 1994), nous utilisons la méthode des choix discrets pour mettre en évidence le rôle de l’incertitude sur la qualité des travaux de rénovation et le prix de l’énergie comme barrière à l’investissement en efficacité énergétique. Le second chapitre fournit un éclairage empirique sur le rôle des facteurs socio-économiques, des préférences individuelles pour le confort et de la performance énergétique du logement pour expliquer la consommation énergétique résidentielle. Le troisième chapitre est l’occasion d’étudier l’écart de performance énergétique à l’échelle du logement (consommation énergétique réelle vs théorique) et ses déterminants individuels et socio-économiques, via la régression quantile. Enfin, le quatrième chapitre s’intéresse aux interactions dynamiques entre efficacité énergétique et consommation énergétique en traitant la question de l’effet rebond direct pour l’usage de chauffage résidentiel en France.

L'objectif de cette recherche est de comprendre l'impact de l'hétérogénéité des préférences dans l'explication de la consommation énergétique des foyers français. L'utilisation d'un modèle discret-continu et de l'estimateur conditionnel à processus mixte (CMP) nous permet de traiter deux endogénéités potentielles dans la consommation d'énergie résidentielle : les prix de l'énergie et le choix des caractéristiques énergétiques du logement. Notre principale contribution est de montrer que la préférence pour le confort plutôt que pour l'économie d'énergie a un impact direct et indirect significatif sur la consommation d'énergie (par le biais du choix du logement), en particulier pour les ménages à hauts revenus. Préférer le confort à l'économie ou à un degré de chauffage supplémentaire implique une surconsommation énergétique moyenne de 10% et 7,8% respectivement, jusqu'à 18% pour les ménages à hauts revenus. Nos résultats renforcent la conviction que l'hétérogénéité des ménages est un facteur important pour expliquer la consommation d'énergie et pourraient avoir des implications significatives pour la conception d'outils de politique publique visant à réduire la consommation d'énergie dans le secteur résidentiel.

Pas de résumé disponible.