Quel est l’impact des bulles spéculatives ? Comment les investisseurs peuvent-ils les gérer, selon leur profil d’investissement ? Ce sont les questions que se sont posées Erik Kole et Nadja Guenster, de l’université Erasmus à Rotterdam. Erik Kole a présenté le 5 décembre le résultat de ses travaux, dans le cadre des rencontres Europlace Institute of Finance (EIF).
 
Son interrogation est quasiment d’ordre pratique : il n’a pas cherché à savoir s’il convenait pour le régulateur financier de lutter contre ces bulles, mais à déterminer quelle est l’attitude à adopter pour un investisseur, s’agissant des bulles sur les marchés d’actions. Tout dépend, bien sûr, de son profil d’investissement. Une littérature existe sur le sujet, qu’Erik Kole a tenté de dépasser. Ainsi, Fama (1965) estime qu’il faut de toutes façons vendre, tandis que d’autres auteurs (De Long, 1990, Dow and Gorton, 1994) jugent que si, avec un horizon d’investissement assez long, il est préférable de vendre ses titres, il faut rester à l’écart du marché si l’on adopte un horizon relativement court.
 
Erik Kole se penche avant tout sur l’allocation d’actifs optimale que devrait adopter notamment un investisseur de long terme. Le modèle qu’il a bâti, se basant sur les statistiques du marché américain, de 1963 à 2011, qui évalue la rentabilité d’un investissement à travers ces épisodes de surchauffe des marchés,  lui permet d’arriver à une conclusion de première importance : partant du constat que les bulles n’explosent pas toujours brutalement, mais peuvent se dégonfler sur plusieurs mois, un investisseur de long terme -sur plus d’un an-, qui a pour stratégie d’acheter des titres et de les conserver, a tout intérêt à vendre ses actions le plus rapidement possible.  Avec un horizon d’investissement de moyen terme (entre 3 et 9 mois) et cette même stratégie de conservation des titres, il peut se contenter de rester à l’écart.
 
En revanche, un investisseur à court terme (un ou deux mois) peut tenter de jouer la bulle spéculative. A condition, bien sûr, d’investir suffisamment tôt lorsque celle-ci se forme.  Il en est de même pour le financier qui vise le moyen ou long terme, tout en adoptant non pas une stratégie de conservation des titres, mais en visant un trading à fréquence suffisamment élevée.
 
En fait, tout dépend de la capacité de l’investisseur à réagir avec célérité à une information nouvelle : si il est en mesure d’acheter ou vendre assez vite et fréquemment, il peut envisager de jouer les bulles spéculatives, essayer d’en profiter en pratiquant un trading « agressif ». 
chapo
Quel est l’impact des bulles spéculatives ? Comment les investisseurs peuvent-ils les gérer, selon leur profil d’investissement ? Un investisseur à court terme (un ou deux mois) peut tenter de jouer la bulle spéculative. A condition, bien sûr, d’investir suffisamment tôt lorsque celle-ci se forme.