La prochaine conférence Paris Climat, organisée en décembre 2015, doit fixer les bases d’un accord engageant les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Dans ce contexte, la Chaire Economie du Climat met sur la table une méthode de tarification carbone. Le principe est simple et se base sur la moyenne mondiale de GES par habitant. Les pays dépassant cette moyenne seraient taxés sur les émissions dépassant le seuil, tandis que les recettes de cette taxe seraient reversées aux pays émettant moins de GES que la moyenne. Le bonus serait alors calculé sur le différentiel entre la moyenne mondiale et les émissions du pays bénéficiaire.
Chaque Etat devrait toutefois s’engager à réaliser un reporting, selon un dispositif commun de MRV (Monitoring, Reporting, Verification). « Le premier objectif de ce projet est d’inciter les pays à s’engager dans un système commun et transparent de MRV des émissions de gaz à effet de serre » précise Christian de Perthuis, Président du Conseil Scientifique de Chaire et Professeur associé à l’Université  Paris-Dauphine. Le deuxième avantage serait de concrétiser les transferts financiers Nord Sud prévus par l’accord de Copenhague (déc. 2009).
 
Un malus de 34,4 Md$ pour les Etats-Unis
 
Ainsi, avec un taux de 7,5 dollars la tonne de CO2, et en prenant comme année de référence 2011, les Etats-Unis devraient versés 34,4 milliards de dollars par an, la Chine 15,7 milliards de dollars, et l’Union Européenne 10,3 milliards de dollars. L’Inde serait le premier bénéficiaire avec 38,9 milliards de dollars, suivi du Bangladesh (6,2Md$) et du Pakistan (près de 6Md$).
En parallèle de ce système de bonus-malus, les chercheurs recommandent l’instauration d’un marché international du carbone afin de fixer un prix de référence du carbone pour l’économie « Un tel prix constitue la balise  conduisant les acteurs économiques à intégrer, dans leurs coûts, la valeur accordée à la protection du climat et à s’engager dans les transitions énergétiques compatibles avec la maîtrise du risque climatique » souligne l’étude. La création de ce marché se baserait sur les initiatives existantes en Europe, en Chine et aux Etats-Unis.
C.B.