L’urgence climatique devient malheureusement de plus en plus tangible sur notre planète. En témoignent les récents phénomènes météorologiques, qui se sont manifestés partout dans le monde. Hélas, ces événements ont en commun de lourds bilans humains et matériels. Et de nombreux experts estiment que leur fréquence est amenée à augmenter sans inflexion majeure à la baisse de la courbe des émissions de gaz à effet de serre. La première partie du rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), n’incite guère à l’optimisme.

Dans ce contexte préoccupant, les risques climatiques, à la fois physiques et de transition, sont amenés à augmenter et constituent une épée de Damoclès pour le secteur financier, particulièrement exposé et qui doit, de surcroît, aider au financement d’une économie bas-carbone. À l’Institut Louis Bachelier, notre ambition est de contribuer -modestement à notre échelle – à faire émerger des réponses pertinentes au problème du réchauffement climatique. Parmi les domaines étudiés dans nos programmes de recherche, au sein du Green and Sustainable Finance Programme, figurent celui des modélisations de scénarios climatiques en finance. Ceux-ci se caractérisent par de très fortes incertitudes et des horizons temporels de long terme, qui nécessitent des évolutions et adaptations importantes des méthodologies par rapport à la gestion des risques financiers classiques.

Ce numéro de la collection Opinions & Débats, réalisé par des chercheurs et experts dans la modélisation et en finance durable, fournit ainsi une grille de lecture pour mieux cerner les défis auxquels sont confrontés les entreprises et le secteur financier. Or, sans une compréhension fine des modèles et des scénarios qui en sont issus, il sera plus difficile de parvenir à contenir le réchauffement climatique sous les deux degrés. Cette nouvelle édition est une formidable occasion de passer en revue les différentes méthodologies employées et de formuler des axes de progression à la communauté financière, mais aussi académique.

Bonne lecture !

Jean-Michel Beacco
Délégué général de l’Institut Louis Bachelier