Si le vote britannique en faveur du Brexit représente un coup de semonce pour  l’Union Européenne (UE), cette dernière ne doit pas pour autant se déliter. Au contraire, un recentrage sur son noyau dur de la zone euro est recommandé.

Une UE à 28 et dans un avenir plus ou moins proche à 27 pays, une zone euro à 19 membres et un espace Schengen à 26 états. Force est de constater que la construction de l’Europe évolue à des rythmes différents.

Toutefois, pour les intervenants des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, l’Europe doit poursuivre son avancée.

« Nous allons continuer à travailler avec une Europe à géographie variable », a insisté Didier Reynders, vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères et européennes de belgique.

Pour le ministre français de l’économie, Emmanuel Macron 

« L’Europe est à multiples vitesses, mais nous ne devons pas hésiter à travailler en format plus restreint qui nous fait avancer. Le marché unique doit être un projet politique et pas seulement un espace ultra-libéral. Nous devons redéfinir nos intérêts communs sans mettre ceux des nations en avant».

Une intégration financière renforcée

Même si pour l’heure, les dirigeants européens semblent dans l’expectative et en manque de cohésion, certains intervenants plaident pour une intégration financière plus poussée, afin de permettre notamment une meilleure allocation de l’épargne européenne estimée à 300 milliards d’euros.

« Nous devons mieux mobiliser l’épargne, notamment dans les capitaux liés à l’innovation. Mes deux souhaits seraient de parvenir à une union de financement et d’investissement, ainsi qu’à la nomination d’un ministre des finances de la zone euro », a déclaré François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.

De son côté, Pierre Moscovici, commissaire européen en charge des Affaires économiques a plaidé pour la création d’une « union bancaire et d’une capacité budgétaire pour l’Europe ».

Un recentrage vers la zone euro

Dans sa déclaration finale, le Cercle des économistes recommande « d’entériner le principe d’une Europe à plusieurs vitesses et de réserver des politiques de plus forte intégration, notamment le policy-mix, à un noyau dur représenté par la zone euro ».

Cette mesure passe notamment par un renforcement de la représentation démocratique de la zone euro, une redéfinition du principe de subsidiarité et l’instauration d’un budget significatif au niveau de l’union monétaire.

En outre, le Cercle des économistes incite à « une relance de l’Union Européenne autour de la fiscalité, la gestion des frontières, l’innovation et la défense ».

Pour y parvenir, une convergence de l’imposition des entreprises et l’encouragement de politiques communes dans l’innovation et la recherche font parties des voies à exploiter.