La faillite de Lehman Brothers, en septembre 2008, restera dans les annales du secteur financier mondial. Il est vrai que cet évènement retentissant a créé une onde de choc à travers la planète en provoquant une crise bancaire et financière d’une ampleur inégalée depuis la grande dépression des années 1930 (la fameuse crise de 1929).

Pis encore, cette première crise du nouveau millénaire s’est propagée à l’économie réelle et a provoqué une récession dans la plupart des pays industrialisés. À cette époque, l’exubérance (i.e. la prise de risque) des acteurs financiers, la complexité et la sophistication des instruments utilisés et le manque de transparence sur les échanges de produits dérivés (réputés complexes et opaques) ont été largement pointés du doigt par les régulateurs (Ministres des finances du G20, banques centrales etc.).

Pour y remédier et apporter davantage de régulation au sein du secteur financier – après les grandes vagues de déréglementation des deux décennies précédentes – de nouvelles règles ont été imposées. Parmi les plus emblématiques, on pourra retenir la hausse des capitaux réglementaires des grandes banques, les coussins contracycliques ou encore la compensation des échanges de produits dérivés de gré à gré.

Alors que le secteur financier actuel atteint une taille gigantesque et recèle de nombreux risques en raison du contexte économique mondial (inflation et hausse brutale des taux d’intérêt, dérèglement climatique…), il est intéressant et utile de tirer un bilan scientifique des régulations mises en place après la crise de 2008.

C’est ce que propose ce nouveau numéro de la collection Opinions & Débats. Les trois auteurs, Gabrielle Demange, Thibaut Piquard et Guillaume Vuillemey, ont ainsi effectué une évaluation des principales réformes instaurées à partir de 2009 comme la compensation centrale, l’échange de collatéral et le reporting des transactions aux régulateurs. De nombreuses problématiques sont ainsi abordées : Les régulations ont-elles porté leurs fruits ? Quels sont les éventuels manques ? Quels sont les axes d’amélioration pour les marchés financiers ? Autant de questions importantes pour les parties prenantes de l’Institut Louis Bachelier – qui a justement été créé post-2008 pour apporter des réponses et recommandations académiques au secteur financier – comprenant les universitaires, les praticiens et les pouvoirs publics via les régulateurs.

Bonne lecture !

Jean-Michel Beacco, délégué général de l’Institut Louis Bachelier