Alors que les fortes oppositions entourant le projet de loi Travail ont cristallisé les débats de ces derniers mois, les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence ont tenté de répondre à une problématique récurrente : comment réformer la France ? Morceaux choisis.

«Il y a une idéologie de crispation en France. Or, pour que la France devienne numéro un en Europe, il faut réformer en passant même par une révolution », a asséné Jacques Attali dans son style provocateur, tout en restant sceptique sur la conduite de réelles réformes dans le pays.  

Selon le pdg d’Orange, Stéphane Richard : « La défense du modèle français ne constitue pas la bonne approche, car les réformes doivent être menées positivement. Nous avons besoin d’une classe politique éthique et non d’une qui improvise ».

Pour sa part, Henri de Castries, pdg d’Axa a affirmé qu’ « une vision à long terme est nécessaire pour se réinventer. Les priorités portent sur la sécurité, la compétitivité et l’éducation. Nous devons également changer le rapport de notre pays à l’argent en osant prendre des chefs d’entreprise – qui ont gagné beaucoup d’argent – au gouvernement ». Ces derniers, ayant conduit des processus de transformation dans leur vie professionnelle, pourraient ainsi mener des réformes ambitieuses dans le pays.

Un contrat de travail unique

Dans sa déclaration finale, le Cercle des économistes a émis certaines recommandations pour la France.

Parmi les plus marquantes figurent notamment la nécessité de « donner la priorité absolue à l’éducation et à la formation », en augmentant notamment le budget de l’école primaire. Cette mesure permettrait ainsi d’améliorer l’enseignement dès le plus jeune âge, qui est une période charnière pour l’apprentissage des enfants.

En outre, l’instauration « d’une fiscalité favorisant l’épargne longue et l’initiative entrepreneuriale » constituerait une mesure bénéfique en attirant des capitaux vers des financements à long terme de l’économie.

Sur le droit du travail, qui est au cœur de l’actualité, les économistes estiment qu’il faut « créer un contrat de travail unique, équilibré, à droit progressif ».

Dans cette optique, les pouvoirs publics devraient mettre en place un contrat hybride qui se situerait entre le CDI et le CDD. Cette mesure servirait entre autres à éliminer la dualité du marché du travail en France.