Christophe Pérignon, professeur en finance à HEC, a reçu le prix de l'Institut Europlace de Finance (EIF) du meilleur jeune chercheur en finance. Sponsorisé par Groupama AM, ce prix a été remis dans le cadre de la 7eme édition du Financial Risks International Forum, organisé par l’Institut Louis Bachelier.
 
Vos travaux portent sur les risques systémiques. Quelles sont les applications de ces recherches ? 
Il s’agit par exemple de quantifier la contribution d’une banque au risque du système financier. Ces informations peuvent permettre au régulateur de déterminer la quantité de capitaux réglementaires à demander aux institutions financières, mais aussi d’identifier les banques à suivre ou celles à sauver en cas de faillite.
 
Vous étudiez également la stabilité des chambres de compensation. Ces organismes, qui gèrent les risques de contrepartie pour les produits dérivés, ont vu leur rôle s’accroitre…
De plus en plus de produits financiers, échangés de gré à gré, transitent aujourd’hui via ces instances. Cela répond à une volonté du régulateur d’améliorer la transparence sur les marchés et de gérer le risque de contrepartie de façon centralisée. Toutefois, les questions de stabilité et de gestion des risques de ces structures se posent. L’élément central sur cette problématique repose sur la détermination des marges. En me basant sur les données de la chambre canadienne, je propose un nouveau cadre d’analyse afin de fixer le niveau de ces marges. L’étude vise également à repérer les similarités de position des principaux investisseurs. En effet, des pertes simultanées de plusieurs acteurs pourraient mettre en péril la stabilité de la chambre de compensation.
 
Quels sont vos prochains objectifs pour les années à venir ?
Mes prochains travaux porteront sur les fonds indiciel cotés (ETF). Leur but est de reproduire la performance d’un indice, comme le CAC 40 par exemple. Beaucoup d’investissements, de la part de particuliers comme d’institutionnels, s’effectuent via ces fonds. Certains sont basés sur des produits dérivés (swaps) avec une contrepartie qui s’engage à verser la performance de l’indice. On retrouve donc le risque que la contrepartie fasse défaut. 
 
La crise a-t-elle eu un impact sur les orientations de la recherche en finance?
Effectivement. Auparavant, les recherches étaient principalement centrées sur les décisions d’investissement : quels titres acheter ? quand ? à quel prix ? Toute la partie post-transaction était ignorée, considérée comme des problématiques de back office. Or, nous avons réalisé qu’une grande institution, comme Lehman Brothers pouvait faire faillite. De nombreuses questions sur la situation et le suivi de ses portefeuilles se sont alors posées. Toutes ces préoccupations, jugées jusqu’alors comme secondaires, sont devenues centrales. 
 
Propos recueillis par Coralie Bach

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