Intervenu sur le thème des réformes européennes, au lendemain des élections, Ramon Fernandez a tenu à mettre en avant les avancées effectuées plutôt que les progrès à réaliser.
 
 
 
« Bien sûr,  il y a encore beaucoup à faire. Mais arrêtons de dire qu’il faut tout changer, et expliquons ce qu’apporte l’Europe et ce qu’elle peut encore apporter » a déclaré l’actuel directeur du Trésor lors d’une conférence organisée par l’EIFR (European Institute for Financial Regulation). Ramon Fernandez, qui laissera sa place à Bruno Bézard le 29 juin prochain, s’est ainsi évertué à expliquer les réformes européennes mises en place depuis la crise de 2008.
 
Des outils de lutte contre la crise
Créé en septembre 2012, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) est le nouvel outil destiné à soutenir les pays membres en crise. Doté de 500 milliards d’euros, il est intervenu auprès de la Grèce, de Chypre, de l’Irlande, du Portugal et de l’Espagne. Ces trois derniers Etats sont depuis sortis du programme d’aide, preuve de « son efficacité » souligne le haut fonctionnaire.
A côté des réformes structurelles, et de l’engagement pris par les Etats de réduire leur déficit public, les membres de la zone euro ont adopté, en juin 2012, un pacte de croissance. Si à l’époque, ses détracteurs le jugeaient limité, il a néanmoins renforcé le rôle de la Banque centrale européenne et du Fonds européen d’investissement dans le financement de l’économie.
 
Une meilleure coordination réglementaire
La gouvernance économique de l’Union Européenne a également été réformée, avec notamment la possibilité de « mettre sous surveillance » un Etat si sa dérive met en péril la stabilité de la zone euro.
En parallèle, un nouveau cadre réglementaire se met en place en coordination avec le G20 (augmentation des exigences de fonds propres, meilleure prise en compte du risque de liquidité, etc).
Enfin, la création de l’union bancaire européenne a été adoptée au printemps. Elle prévoit d’une part, de placer l’ensemble des banques de la zone euro sous le contrôle de la BCE, et d’autre part la naissance d’un fonds de résolution unique. Alimenté par les banques elles-mêmes, ce fonds devra contribuer aux éventuels refinancements des banques en difficulté. « L’objectif est de pouvoir recapitaliser les banques sans accroitre les déficits publics » a expliqué Ramon Fernandez.
 
Un ensemble de mesures qui doit maintenant se confirmer :  « Depuis quelques années, les Etats européens font des efforts sans précédent en matière de coordination des politiques économiques, a -t-il conclu. Il faut maintenir le cap vers une régulation plus sûre tout en restant vigilant vis-à-vis de l’impact de cette régulation sur le fonctionnement des marchés.»