Le système d’assurance chômage contribuerait-il à développer la précarité de l’emploi ? C’est en tous cas la conclusion de la note du Conseil d’analyse économique (CAE), publiée début octobre par Pierre Cahuc (École polytechnique, CREST, IZA et CEPR) et Corinne Prost (CREST).

Les auteurs constatent que les contrats de très courte durée ont fortement augmenté depuis les années 2000. Si la part des emplois salariés en CDD et intérim est stable en France, la durée moyenne d’un CDD est désormais de cinq semaines et celle d’une mission d’intérim d’un peu moins de deux semaines. Ces contrats courts s’enchaînent en fait en grande partie dans la même entreprise : en 2011, plus de 70 % des embauches en CDD sont des réembauches chez un ancien employeur, contre moins de 50 % au début des années 1990, souligne l’étude.

Les auteurs formulent ainsi trois recommandations pour limiter cette instabilité :

  • Fixer une allocation chômage proportionnelle au revenu moyen mensuel calculé sur une période de référence et non proportionnelle au salaire journalier moyen des jours couverts par un contrat de travail. Rendre le cumul allocation chômage et salaire plus rémunérateur.
  • Éviter les règles d’indemnisation spécifiques à certaines professions si elles ne sont pas compensées par des contributions couvrant leur surcoût par rapport aux règles de droit commun.
  • Moduler les cotisations employeur à l’assurance chômage en fonction du coût induit par l’entreprise pour l’assurance chômage.

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