Les dépenses de santé sont d’ordinaire abordées sous l’angle de leur financement, avec la perspective des sacrifices à consentir. Une croissance rapide des dépenses de santé est d’emblée considérée comme insoutenable. Implicitement, elles sont conçues comme un coût à comprimer. 
 
En raisonnant de la sorte on confond deux questions : celle de l’efficience de la dépense de santé et celle de son niveau optimal. L’efficience de la dépense doit absolument être recherchée : elle consiste à minimiser les coûts, pour un niveau donné de consommation de soins et donc à réduire le gâchis des ressources. Mais l’efficience peut être atteinte pour un niveau de consommation de soins faible ou important. La question du niveau optimal des dépenses reste entière. Quelle proportion de ressources voulons-nous consacrer à notre consommation de soins ?