Inédite, immédiate et mondiale sont des adjectifs (non exhaustifs) qui pourraient qualifier la crise de la Covid-19. Et pour y faire face, de nombreux pays ont instauré des mesures de restrictions, parfois draconiennes, tout en maintenant des secteurs économiques sous perfusion d’argent public afin d’éviter leur agonie. Si les réponses à la pandémie n’ont pas été parfaites – le recul nécessaire permettra d’en tirer les conclusions idoines – et ont fait l’objet de nombreux tâtonnements, elles ont, au moins, le mérite d’avoir été mises en place rapidement. Il est, en effet, plus facile d’agir lorsque la menace est immédiate et palpable avec les risques de plusieurs centaines de milliers de morts et la saturation des systèmes de santé.

Pour sa part, le réchauffement climatique, l’un des véritables défis du XXIème siècle, si ce n’est le plus grand, semble victime de sa longue temporalité. De fait, cinq après la conclusion de l’Accord de Paris, les négociations climatiques internationales sont à la peine, pour ne pas dire au point mort, malgré l’urgence climatique, qui se manifeste par davantage de catastrophes naturelles et des températures plus chaudes (le mois de novembre 2020 a été le plus chaud de l’histoire). En attendant d’éventuelles tractations politiques sur le réchauffement climatique entre les grands de ce monde, ce sont les initiatives nationales et locales, qui prennent le relais. Celles-ci prennent forment par des plans de relance vert, des politiques municipales ambitieuses ou encore le développement de start-up innovantes.

À l’Institut Louis Bachelier, notre ambition, à notre échelle, est de contribuer à l’essor d’une économie et d’une finance favorable au développement durable par le biais de la recherche académique d’excellence. Outre sa mention dans nos statuts, cet objectif se manifeste effectivement par la mobilisation de nombreux chercheurs dans différents programmes de recherche comme Green and Sustainable Finance, la chaire Finance et Développement Durable ou encore la chaire Finance Durable et Investissement Responsable ; l’organisation de conférences académiques comme la 5e édition de Green Finance Research Advances, en partenariat avec la Banque de France, qui s’est tenue récemment ; et la publication de rapports comme The Alignment Cookbook, qui examine les méthodes d’alignement des portefeuilles d’investissement avec l’Accord de Paris et ce nouveau numéro des Cahiers Louis Bachelier.

Dans cette édition, vous trouverez ainsi une interview du fondateur de la chaire Économie du Climat, Christian de Perthuis, à l’occasion de la parution de son dernier ouvrage ; un article sur le rôle des banques centrales dans la gestion du réchauffement climatique, à la suite d’une étude de Dominique Plihon de la chaire Énergie & Prospérité ; un article sur les marchés de gros de l’électricité, d’après une analyse économétrique de David Benatia du Laboratoire de Finance des Marchés de l’Énergie ; et pour terminer, une interview de Jean-Pierre
Ponssard, directeur scientifique de la chaire Énergie & Prospérité, qui livre son point de vue sur l’hydrogène et la mobilité durable.

Bonne lecture !

Jean-Michel Beacco,

Délégué général de l’Institut Louis Bachelier