Comment inciter les entreprises, en particulier les licornes, présentes ou futures, du secteur technologique, à s’introduire en Bourse sur une place financière donnée ? Quels sont les critères d’attractivité et de compétitivité d’une place financière ? Sur cette dernière question, il y a classiquement la taille du secteur financier local, son degré d’internationalisation ou encore ses volumes de transactions.

Mais ce n’est pas tout, l’aspect réglementaire constitue aussi un facteur très important. Et dans ce domaine, l’assouplissement des règles de cotation permettant d’octroyer des droits de vote multiple à un certain type d’actions est devenu un critère d’attractivité essentiel. En témoignent, les réflexions sur ce sujet au sein de la Place de Paris qui envisagerait de les instaurer pour éviter que des sociétés françaises à fort potentiel aillent s’introduire à l’étranger, en particulier aux États-Unis et au Royaume-Uni, où le dispositif des droits de vote multiple est en vigueur sur certains segments de marché.

Il faut dire que les actions à droit de vote multiple sont de plus en plus prisées par les fondateurs de sociétés, notamment celles évoluant dans le secteur de la “tech”. Les raisons ? Elles leur permettent de lever des capitaux tout en gardant le contrôle a minima de leur entreprise, à l’image des grands patrons de sociétés américaines (Facebook, Amazon…). En clair, avec ces instruments financiers, un fondateur peut avoir des droits de vote majoritaires (ou droit de veto) sans pour autant détenir la majorité du capital de sa société.

Toutefois, ces actions à droits de vote multiple suscitent plusieurs interrogations. Comment éviter qu’un fondateur ayant des droits de votes majoritaires ne privilégie ses intérêts privés ? Comment garantir les droits des actionnaires minoritaires ? Quels types de garde-fous peuvent-ils être mis en place ?

Dans ce nouveau numéro de la collection Opinions & Débats, rédigé par Edith Ginglinger et François Belot, vous trouverez des réponses à ces problématiques de gouvernance.

Enfin, l’Institut Louis Bachelier (ILB), via son Data Lab, est sur le point de proposer un nouvel algorithme de classement de l’attractivité objective des places financières par thématiques, à partir de données publiques auditées, le tout en mode “open source”. Cet outil permettra à chacun des utilisateurs de fabriquer de manière explicable le classement qui l’intéresse. À retrouver bientôt sur le site web de l’ILB.

Bonne lecture !

Jean-Michel Beacco
Délégué général de l’Institut Louis Bachelier