Si le débat ancestral sur la valeur de la vie d’un être humain était déjà présent bien avant l’an 0 de notre ère, il revient périodiquement dans l’actualité, lorsqu’il s’agit d’indemniser des familles qui ont perdu des êtres chers lors d’accidents collectifs (crash d’avion, attentat, catastrophes naturelles…).

Or, aujourd’hui, le prix d’une vie humaine dépend largement des origines géographiques et par ricochet sociales des individus concernés.

Pour inverser cette forme d’injustice, François-Xavier Albouy, directeur de la recherche de la chaire Transition Démographique, Transition Economiques (TDTE), a développé une thèse atypique dans l’ouvrage Le Prix d’un Homme, publiée en octobre 2016.

Instaurer un prix minimum à la vie humaine

Pour le chercheur, la fixation d’un prix minimum à la vie humaine sur le plan mondial n’est pas immorale, car elle ne concernerait pas un échange de marchandise classique, ni l’exploitation des êtres humains caractérisée notamment par la prostitution, l’esclavage ou l’immigration clandestine.

De fait, l’instauration d’un seuil minimum à la vie humaine permettrait de mettre sur un pied d’égalité chaque être humain quel que soit son statut social, sa couleur de peau ou son pays d’origine. Il faut dire que les victimes d’un crash d’avion ne perçoivent pas la même indemnisation selon leur nationalité.

Ainsi, en donnant un prix minimum d’un million d’euros à la vie humaine, la protection sociale sur l’ensemble de la planète pourrait progressivement se mettre en place, ce qui constituerait une avancée majeure, à l’heure de la mondialisation.

Favoriser le développement humain

Avec une telle norme internationale, les entreprises seraient plus regardantes sur les conséquences de leurs activités sur les populations locales.

Ce mécanisme permettrait même de favoriser la croissance et de faire diminuer les coûts liés à la santé. En clair, une valeur monétaire de la vie humaine serait bénéfique pour le développement humain.

Dans la vidéo ci-dessous, réalisée en partenariat avec Xerfi Canal, François-Xavier Albouy revient sur les principales conclusions de son ouvrage.