Trois essais sur l'aversion pour la culpabilité : théorie et expériences.

Résumé L'objectif de cette thèse était de questionner la sphère d'influence de l'aversion à la culpabilité en étudiant (i) la direction de la culpabilité : les individus peuvent-ils avoir une aversion à la culpabilité envers une personne qui n'est pas affectée monétairement par leurs décisions, ou seulement envers une personne dont les revenus sont affectés ? (ii) certaines conditions nécessaires à l'émergence de l'aversion à la culpabilité : la vulnérabilité de la personne envers laquelle les individus peuvent se sentir coupables a-t-elle un impact sur l'émergence de la culpabilité ? (iii) la robustesse de l'aversion à la culpabilité face aux biais égoïstes : les individus sont-ils stratégiques dans leur acquisition d'informations sur les attentes des autres afin d'éviter de déclencher leur culpabilité ? D'une part, notre travail a révélé pour la première fois que les gens peuvent avoir une aversion à la culpabilité même envers des personnes qui ne sont pas affectées financièrement par leurs décisions. Cette découverte, obtenue dans le contexte d'un jeu de détournement de fonds (Chapitre 1), a été étendue à de nouveaux contextes où l'aversion à la culpabilité a été systématiquement observée envers des joueurs indépendamment de leur vulnérabilité (Chapitre 2). D'autre part, bien que l'aversion à la culpabilité semble se généraliser à une diversité de situations, nous avons démontré que sa robustesse peut être remise en cause dans des situations où les décideurs ont la possibilité d'éviter la tension entre leurs incitations monétaires et leurs préoccupations liées aux croyances (Chapitre 3).