Retour en formation et parcours d'études atypiques : déterminants et valorisation sur le marché du travail.

Auteurs
  • ALBANDEA Ines
  • GIRET Jean francois
  • LASSIBILLE Gerard
  • FERNEX Alain
  • GIRET Jean francois
  • LASSIBILLE Gerard
  • GAUTIE Jerome
  • SABATIER Mareva
  • BERNARD Pierre yves
  • GAUTIE Jerome
  • SABATIER Mareva
Date de publication
2019
Type de publication
Thèse
Résumé La formation tout au long de la vie apparaît comme un enjeu important de nos sociétés. Après une première sortie du système éducatif, elle peut se caractériser par des retours en études ou par l’accès à la formation continue. Les parcours d’études semblent de moins en moins linéaires en France, les jeunes étant encouragés à profiter de ces interruptions pour diversifier leurs expériences. Ils sont ensuite, tout au long de leur carrière, incités à se former pour avoir "la liberté de choisir leur avenir professionnel" comme le propose une récente loi. Face à ces constats, l’objet de cette thèse est d’identifier les déterminants de ces retours en formation, et d’étudier leur valorisation sur le marché du travail. La thèse est constituée d’un chapitre préliminaire puis de trois chapitres portant chacun sur des données différentes.Le chapitre préliminaire, à partir d’une revue de la littérature, s’interroge sur les ressorts de la reprise d’études ou de l’accès à la formation, ainsi que sur les conditions théoriques de leur valorisation sur le marché du travail. Les analyses du premier chapitre empirique s’appuient sur l’enquête Génération 98 du Céreq qui interroge des sortants de formation initiale suivis pendant 10 ans. La connaissance longitudinale de leur parcours scolaire et professionnel permet d’évaluer l’effet des parcours d’études non linéaires sur le salaire de jeunes diplômés, à partir de la méthode des variables instrumentales. Ces derniers, bien qu’ayant un profil scolaire et social plus élevé que la moyenne et parfois mieux dotés en compétences sociales, perçoivent un salaire inférieur aux autres, toutes choses égales par ailleurs. Ce qui paraît cohérent avec l’hypothèse d’un signal négatif envoyé aux employeurs.Ces résultats nous ont conduit dans un deuxième chapitre à approfondir la question de la valorisation des parcours d’études atypiques sur le marché du travail. À partir de la méthode des vignettes, nous avons interrogé des recruteurs afin de mieux connaître leur perception sur ces parcours. Plus de mille CV fictifs ont été évalués par des recruteurs (en fonction de la probabilité qu’ils proposent un entretien d’embauche). Il ressort de nos analyses économétriques que le fait de ne pas préciser l’expérience vécue lors des interruptions temporaires d’études semble pénalisant, ceteris paribus. Face à un manque d’information, les recruteurs ne prendraient probablement pas le risque d’embaucher un candidat ayant connu une période d’inactivité ou de chômage. Mais ce fort effet de signal ne s’observe pas lorsque les candidats précisent qu’ils ont interrompu leurs études pour voyager à l’étranger ou pour effectuer un service civique.Le troisième chapitre cherche à mieux comprendre les déterminants d’un réinvestissement en formation, mais cette fois-ci de la part de salariés en emploi. Nous utilisons les données de l’enquête Defis du Céreq qui sont issues d’une double interrogation (salariés et entreprises). Nos résultats montrent que très peu de variables contextuelles semblent affecter la probabilité que le salarié déclare souhaiter se former. De même, l’accès à la formation non imposée, bien que davantage influencée par les caractéristiques de l’entreprise semble surtout dépendre de variables individuelles et de caractéristiques de l’emploi et accroît sensiblement les inégalités dans l’accès à la formation. L’utilisation d’une méthode d’estimateur de doubles différences avec appariement, montre que ces formations ne semblent pas valorisées sous forme de salaire.
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