Information, institutions et efficacité : essais en économie expérimentale.

Auteurs
Date de publication
2013
Type de publication
Thèse
Résumé Cette thèse comporte 3 chapitres principaux. Les chapitres 1 et 2 présentent des résultats expérimentaux issus d'un jeu de coordination proposé par Rosenthal (1981) et Beard and Beil (1994). Ce jeu comporte deux équilibres de Nash: le premier est efficace, le deuxième repose sur l'usage de stratégies faiblement dominées. Dans les expériences en laboratoire fondées sur ce jeu, les joueurs échouent très souvent à prendre les décisions qui maximisent simultanément les gains de toutes les parties. Ces échecs de coordination efficace proviennent de deux comportements: (i) les sujets doutent que les autres joueurs vont chercher à maximiser leur propre gain, et (ii) ceux doutes sont, dans certains cas, justifiés. Dans le chapitre l, nous présentons une nouvelle expérience qui permet de vérifier si ce comportement est dû à par l'inégalité des paiements entre les joueurs (qui subsiste dans la plupart des implémentations de laboratoire menées jusqu'à présent). Nos données montrent clairement que l'échec à maximiser les gains personnels, ainsi que la crainte que les autres pourraient se comporter de cette façon, ne proviennent pas de l'aversion pour l'inégalité. Ce résultat est robuste quant aux variations dans la saillance des décisions, à l'apprentissage par répétition, ainsi qu'aux différences culturelles entre la France et la Pologne. Nous étudions ensuite l'impact de l'information sur le comportement stratégique dans ce jeu. Les traitements expérimentaux introduisent trois mécanismes améliorant le niveau d'information dans le jeu: une simple répétition, des messages de type "cheap-talk" et l'observation des actions passées du partenaire. L'apprentissage par répétition augmente les fréquences de l'issue la plus efficace, ainsi que le risque de défaut d'appariement stratégique le plus coûteux. De plus, ce type d'apprentissage est remplacé par des signaux individuels. Comme les études précédentes, nous montrons que les signaux aident à prévoir les intentions des partenaires, ce qui réduit la fréquence des échecs de coordination. Néanmoins, contrairement à ces études, nous trouvons que la transmission d'information entre les partenaires, que ce soit en utilisant les messages ou l'observation, ne suffit pas à augmenter significativement l'efficacité globale des résultats. Cela arrive surtout car la transmission d'information ne restreint pas l'utilisation des stratégies dominées. Dans le chapitre 2, nous proposons une expérience qui applique la théorie de l'engagement, établie en psychologie sociale, dans le contexte économique du jeu de coordination. Dans cet environnement, le jeu de coordination, qui se déroule avec communication, est précédé par l'étape du serment où les sujets ont l'opportunité de s'engager solennellement à dire la vérité. Trois résultats principaux émergent. Tout d'abord, en présence du serment, la coordination sur l'équilibre le plus efficace augmente de près de 50% pour atteindre un niveau de 75%. Ensuite, grâce à la procédure du serment, les joueurs deviennent plus honnêtes: ils envoient des messages qui correspondent plus souvent à ce qu'ils font effectivement dans le jeu. De plus, les actions qu'ils choisissent sont aussi plus efficaces. En un, les joueurs qui reçoivent les messages, deviennent plus confiants et ils choisissent plus souvent une action conforme aux intentions qui leur sont envoyées.
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