Trois essais en finance empirique.

Auteurs
Date de publication
2013
Type de publication
Thèse
Résumé Cette thèse de doctorat comporte trois chapitres distincts. Dans le premier chapitre, nous étudions le comportement moutonnier d'investisseurs individuels français. Notre analyse empirique repose sur une base de données de presque 8 millions de transactions réalisées entre 1999 et 2006 par 87 373 investisseurs individuels français. Nous montrons que le comportement moutonnier persiste dans le temps et que la performance passée ainsi que le niveau de sophistication influencent ce comportement. Nous tentons également d'apporter une réponse à une question très peu abordée dans la littérature : adopter un comportement moutonnier est-il profitable pour l'investisseur individuel ? Notre analyse empirique indique que les investisseurs contrariants obtiennent des rendements plus extrêmes (positifs ou négatifs) que les investisseurs moutonniers. Dans le second chapitre, nous montrons que mesurer la précision d'une prévision du prix futur d'une action n'est pas suffisant pour évaluer la qualité de cette prévision car la prévisibilité des prix est susceptible d'évoluer dans le temps et dépend du titre considéré. Nous montrons que la persistance dans les différences individuelles de précision des prévisions d'analystes, mis en avant dans la littérature, ne constitue pas une preuve de différences de compétences entre analystes. Cette persistance est, en réalité, causée par une persistance de la volatilité de la rentabilité des titres. Nous introduisons une mesure de qualité des prévisions qui incorpore à la fois l'erreur de prévision et la prévisibilité du prix. La théorie des options nous fournit les éléments nécessaires à l'estimation de cette prévisibilité. Lorsque celle-ci est prise en compte, il n'y a plus de différences de compétences entre analystes. Dans le troisième chapitre, nous montrons que les analystes expérimentés et inexpérimentés ne couvrent pas le même type d'entreprises. Les analystes expérimentés couvrent des entreprises de type « blue chips » tandis que les analystes inexpérimentés couvrent des entreprises petites, jeunes et en croissance. Ces différences de couvertures impliquent que les analystes inexpérimentés émettent des prévisions de prix sur des entreprises dont les rendements sont plus volatils et donc moins prévisibles. En conséquence, la précision des prévisions n'est pas une bonne mesure pour évaluer si les analystes expérimentés sont meilleurs ou moins compétents que les analystes inexpérimentés. Lorsque ces différences de couvertures sont prises en compte, nous obtenons que les analystes expérimentés émettent néanmoins de meilleures prévisions. Bien que statistiquement significatif, l'impact économique de l'expérience des analystes est faible.
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