Evaluation de l'activité antipaludique de Glinus oppositifolius (L. ) Aug. D. C. , Nauclea latifolia SM. , Mitragyna inermis (Willd. ) O. Kuntze : trois plantes utilisées en médecine traditionnelle au Mali.

Auteurs
Date de publication
1999
Type de publication
Thèse
Résumé Le paludisme constitue un problème majeur de santé publique en Afrique subsaharienne et en particulier au Mali. La diminution de l'efficacité des antipaludiques classiques en relation avec la rapide progression de souches de Plasmodium falciparum résistantes à la chloroquine justifie la recherche de nouveaux médicaments antipaludiques. Les difficultés d'accès aux soins et aux médicaments modernes ainsi que certains comportements socioculturels font qu'une importante partie de la population a recours aux thérapeutes traditionnels pour les affections fébriles. Après trois séries d'enquêtes réalisées auprès des thérapeutes traditionnels, nous avons sélectionné trois plantes: Mitragyna inermis (Willd. ) O. Kuntze, Glinus oppositifolius (L) Aug. D. C. Et Nauclea latifolia Sm. La détermination structurale des molécules isolées a été faite par des méthodes de spectrométrie de masse et de résonance magnétique nucléaire. A partir des feuilles de M. Inermis, nous avons isolé pour la première fois l'acide ursolique et deux alcaloïdes déjà décrits parmi les alcaloïdes totaux : la spéciophylline et l'isorhyncophylline. Le dosage des alcaloïdes dans les feuilles et les extraits aqueux des préparations traditionnelles de cette plante nous a permis de retenir l'extrait hydroéthanolique 60% pour les études ultérieures. Les parties aériennes de G. Oppositifolius ont fourni deux composés nouveaux : le 16-O (β-D-arabinopyranosyl)-3-oxo-12, 16β ,21β22-tetrahydroxy-hopane nommé Glinoside A et le 16-O (β-D-arabinopyranosyl)-3-oxo-12, 16β, 22-trihydroxy-hopane nommé Glinoside B. En ce qui concerne N. Latifolia, la recherche des saponosides a été négative et nous n'avons pas poursuivi le fractionnement des alcaloïdes en raison cytotoxicité et de la génotoxicité des alcaloïdes totaux. L'activité antiplasmodiale des extraits bruts, fractions et composés purs a été recherchée in vitro sur deux souches de P. Falciparum sensible et résistante à la chloroquine par la mesure de l'inhibition de la prolifération. La lecture a été faite à la fois en microscopie optique et en cytométrie de flux. Aucun extrait aqueux des trois plantes réalisé au laboratoire n'est actif à la concentration de 500 µg/ml. La CI50 des extraits hydrométhanoliques est comprise entre 100 et 500 µg/ml. Les saponosides de G. Oppositifolius ont une CI50 de 40 µg/ml mais nous avons abandonné les études pharmacologiques à cause de la rareté de la plante. Les alcaloïdes totaux de N. Latifolia sont actifs à la concentration de 5µg/ml. Ils sont également cytotoxiques à cette même concentration. Les extraits aqueux des préparations traditionnelles de M. Inermis sont actifs à la concentration de 250 µg/ml. L'acide ursolique a une activité antiplasmodiale (CI50=15µg/ml) supérieure à celle de l'extrait hydrométhanolique des feuilles de M. Inermis dont il est issu. La meilleure activité antiplasmodiale a été obtenue avec les alcaloïdes totaux avec des CI50 de 4-6 µg/ml. Les alcaloïdes totaux de M. Inermis et l'extrait hydroéthanolique 60 % sont dépourvus de toxicité aux concentrations testées. Leur activité antipaludique a également été recherchée in vivo sur la souris expérimentalement infestée par P. Berghei. Les alcaloïdes sont peu actifs à la dose de 250 mg/kg avec une diminution de la parasitémie de 20 %. Par contre, l'extrait hydroéthanolique provoque une réduction de 80 % de la parasitémie à la dose de 1 g/kg.
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