Variétés de raisins résistantes et acceptation par le marché : une évaluation basée sur l'économie expérimentale.

Auteurs
Date de publication
2018
Type de publication
Article de journal
Résumé Nous analysons les évaluations par les consommateurs de vins blancs issus de cépages résistants, produits dans la région viticole du Languedoc en France (millésime 2016). Nous utilisons les résultats d'une expérience en laboratoire réalisée à Paris en juin 2017, où un panel de plus de cent soixante consommateurs, acheteurs réguliers de ce type de vin, a été invité à évaluer un vin du cépage Bouquet 3159 (variété monogénique résistante au mildiou et à l'oïdium et optimisée pour la qualité) et à le comparer à deux vins conventionnels de différents niveaux de qualité, ainsi qu'à un vin certifié biologique de type et de prix similaires. Les performances environnementales et sanitaires ainsi que les méthodes de production des différents vins ont été quantifiées selon plusieurs indicateurs : L'indicateur de fréquence de traitement (IFT) et l'analyse des résidus de pesticides. Les consommateurs ont d'abord évalué les vins après dégustation, après avoir reçu un minimum d'informations sur la région d'origine et le millésime, puis après avoir reçu des informations sur les méthodes de production et les niveaux de nos indicateurs. La méthode utilisée pour crédibiliser les évaluations individuelles a fait appel à l'économie expérimentale, via un mécanisme basé sur la révélation directe de leur consentement à payer (prix d'achat maximum pour une bouteille de vin selon les informations disponibles). Les résultats ont montré que, sur un plan purement sensoriel, les consommateurs avaient du mal à accepter un vin issu d'une variété résistante. Nous avons alors pu constater qu'une communication axée sur les performances environnementales et sanitaires a très nettement amélioré la position de la variété de vin résistante, la plaçant finalement en tête des évaluations qualitatives moyennes. En termes économiques, nous montrons que cette promotion se traduit par des parts de marché élevées, gagnées sur les vins conventionnels. Les pertes de parts de marché étaient toutefois moins importantes pour le vin conventionnel haut de gamme, ce qui suggère que les vins de qualité supérieure seraient moins directement concurrencés par les vins produits à partir de variétés résistantes.
Éditeur
Universite de Bordeaux
Thématiques de la publication
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