Quand les politiques d'enfermement amplifient les inégalités sociales en matière d'infections par le COVID-19 : données issues d'une enquête transversale en population en France.

Auteurs
  • BAJOS Nathalie
  • JUSOT Florence
  • PAILHE Ariane
  • SPIRE Alexis
  • MARTIN Claude
  • LYDIE Nathalie
  • FRANCK Jeanna eve
  • ZINS Marie
  • CARRAT Fabrice
  • MEYER Laurence
Date de publication
2021
Type de publication
Article de journal
Résumé Résumé Contexte Des différences significatives dans l'incidence du COVID-19 en fonction du sexe, de la classe sociale et de la race/ethnicité sont enregistrées dans de nombreux pays du monde. Les mesures de confinement, qui se sont avérées efficaces pour réduire le nombre de nouveaux cas, n'ont peut-être pas été efficaces de la même manière pour tous, ne protégeant pas les populations les plus vulnérables. Cette enquête vise à évaluer les inégalités sociales dans l'évolution des infections au COVID-19 suite au lockdown. Méthodes Enquête transversale menée auprès de la population générale en France en avril 2020, pendant le lockdown COVID-19. Dix mille cent un participants âgés de 18 à 64 ans, issus d'une cohorte nationale et résidant dans les trois régions françaises métropolitaines les plus touchées par la première vague de COVID-19. L'issue principale était la survenue d'éventuels symptômes COVID-19, définis comme l'apparition soudaine de toux, de fièvre, de dyspnée, d'âgusie et/ou d'anosmie, ayant duré plus de 3 jours dans les 15 jours précédant l'enquête. Nous avons utilisé des modèles de régression multinomiale pour identifier les facteurs sociaux et de santé liés à une éventuelle COVID-19 avant et pendant le confinement. Résultats Au total, 1304 (13,0%. IC 95% : 12,0-14,0%) ont rapporté des cas de COVID-19 possible. L'effet du lockdown sur l'apparition de possibles COVID-19 était différent selon les hiérarchies sociales. Les individus de la classe la plus privilégiée ont vu une baisse significative des infections possibles au COVID-19 entre la période précédant le confinement et pendant le confinement (de 8,8 à 4,3 %, P = 0,0001), tandis que la baisse était moins prononcée chez les individus de la classe ouvrière (6,9 % avant le confinement et 5,5 % pendant le confinement, P = 0,03). Cet effet différentiel du lockdown est resté significatif après ajustement sur d'autres facteurs, notamment les antécédents de maladies chroniques. La probabilité d'être infecté pendant le lockdown par rapport à la période précédente a augmenté de 57 % chez les personnes de la classe ouvrière (OR = 1,57. IC à 95 % : 1,00-2,48). Il en allait de même pour les personnes exerçant une activité professionnelle en personne pendant le lockdown (OR = 1,53. IC à 95 % : 1,03-2,29). Conclusions Le lockdown a été associé à des inégalités sociales dans la diminution des infections à COVID-19, appelant à l'adoption de politiques préventives pour tenir compte des conditions de vie et de travail. De telles adoptions sont essentielles pour réduire les inégalités sociales liées au COVID-19, car les individus de la classe ouvrière présentent également la mortalité la plus élevée liée au COVID-19, en raison d'une prévalence plus élevée de comorbidités.
Éditeur
Springer Science and Business Media LLC
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