Avec la transformation digitale à l’oeuvre depuis plusieurs années, les risques cyber sont devenus une menace grandissante pour beaucoup d’entreprises, en particulier les PME et les ETI. Ces dernières disposent rarement des ressources humaines internes pour faire face à des attaques cyber, et ne possède aucune couverture assurantielle pour couvrir ce type de risque. En outre, l’essor du télétravail, en raison de la pandémie, a accentué la vulnérabilité des entreprises à ces attaques.

Du côté des assureurs, la forte sinistralité enregistrée sur les risques cyber affecte déjà leur rentabilité : le volume des primes a bondi de 49 % et le ratio des sinistres sur primes a atteint 167 % en 2020, contre 84 % l’année précédente. Les chiffres de l’année 2021, encore non disponibles, ont très certainement poursuivi leur hausse, du moins concernant le nombre d’attaques cyber. Résultat ? Les primes d’assurance pour couvrir les risques cyber explosent à la hausse, parallèlement aux niveaux de couverture qui eux sont revus à la baisse, selon des courtiers spécialisés. Cette situation menace à la fois les entreprises peu ou pas couvertes, mais aussi le secteur assurantiel en cas de contagion simultanée à des milliers de clients, jusqu’à mettre en péril le principe de mutualisation sur lequel est fondé l’assurance.

Ces problématiques sont urgentes à résoudre, d’autant plus qu’elles risquent de croître dans les années à venir, parallèlement à la transition numérique. À l’Institut Louis Bachelier, le programme de recherche Cyber Insurance risk: actuarial modeling, dirigé par Caroline Hillairet et Olivier Lopez, est actif depuis plus de trois ans pour produire des travaux académiques permettant d’orienter les acteurs du secteur.

Vous trouverez une illustration de ces travaux de recherche dans ce nouveau numéro de la collection Opinions & Débats. Caroline et Olivier reviennent sur les grandes inquiétudes liées aux risques cyber et émettent des recommandations pour que ces risques soient mieux mutualisés au sein du secteur assurantiel qui, après les victimes, est en première ligne face à ces menaces.

Bonne lecture et bonne année 2022 à tous les lecteurs d’Opinions & Débats !

Jean-Michel Beacco
Délégué général de l’Institut Louis Bachelier