Les espoirs entraperçus, en 2020, au cours de la première vague de la pandémie de la Covid-19 – durant laquelle les émissions de carbone ont diminué en raison des confinements et de l’arrêt des économies – se sont malheureusement rapidement dissipés. De fait, l’année 2021 a été l’une des cinq années les plus chaudes jamais enregistrées, selon Copernicus, le programme européen d’observation de la Terre. Sur le font des catastrophes naturelles, hélas trop nombreuses (tempêtes aux États-Unis, dômes de chaleur au Canada, inondations en Europe…), la situation est également critique. En plus des nombreuses pertes humaines, elles auraient coûté 170 milliards de dollars, selon les estimations d’une ONG britannique, un triste record historique!

Au-delà de ces chiffres bruts des plus alarmants, l’insuffisance de la mobilisation internationale, le manque de volontarisme de certains pays ou dirigeants politiques, ainsi que les problématiques liées aux mutations économiques font parties des causes probables de l’immobilisme climatique. Cependant, pour contrebalancer ces écueils et garder un brin d’optimisme, on peut notamment constater le rôle notable de l’Europe sur les questions climatiques qui compte poursuivre davantage ses efforts, ainsi que la flambée des coûts des énergies fossiles qui deviennent de moins en moins compétitives, en plus d’être particulièrement polluantes. Et peut-être que ce mouvement haussier sur les prix permettra de développer encore plus d’innovations bas-carbone, voire de réduire enfin l’utilisation des énergies fossiles.

À l’Institut Louis Bachelier, notre objectif est de contribuer à l’essor d’une économie et d’une finance au service du développement durable, par le biais de la recherche académique d’excellence. Cette contribution se manifeste notamment par les activités de nos différents programmes de recherche traitant de la transition environnementale comme le programme interdisciplinaire Green and Sustainable Finance, la Chaire Économie du Climat, la Chaire Énergie & Prospérité… En outre, des conférences et séminaires sont régulièrement organisés pour échanger et débattre des recommandations de la recherche pour favoriser une transition bas-carbone. D’ailleurs, notre prochain Risks Forum, les 21 et 22 mars prochains, sera consacré aux risques climatiques et à la transition verte.

Et dans ce nouveau numéro des Cahiers Louis Bachelier, vous aurez un aperçu non exhaustif de travaux de recherche sur le climat effectués au sein de notre réseau. Cette publication met ainsi en exergue plusieurs sous-thématiques en lien avec le réchauffement climatique : la coopération internationale, le rôle de l’Europe, la finance verte, la rénovation thermique des bâtiments ou encore la mobilité durable.

Bonne lecture!

Jean-Michel Beacco, délégué général de l’Institut Louis Bachelier (ILB)